HOMMAGE A LA MESSE COMMÉMORATIVE
À ST SIXTE - ST-LAURENT LE 5 MAI 2018
UMBERTO GIANNETTONI
Né à Pise le 10 juin 1935 - Décédé à Loppiano, le 21 aprile 2018
Voilà, le moment est venu de vous faire connaitre un peu l'histoire d'Umberto,
d'où il vient, et ce qui l'a amené ici au Canada.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus encore nous vous invitons à consulter le blog d'Umberto
sur internet, car il a lui-meme partagé en italien son aventure terrestre.
http://umbertogiannettoni.blogspot.ca/
Maintenant nous allons simplement parcourir ensemble certains moments importants de sa vie.
Umberto est né à Pise en Italie le 10 juin 1935.
Troisième enfant d'une bellle famille: son père travaillait au chemin de fer italien et sa maman
s'occupait à la maison des enfants.
La vie était tranquille jusqu'à ce que la guerre éclate.
Umberto écrit:
“J'avais 8 ans en ce mois d'août tragique de 1943, où un bombardement sur la ville de Pise
a tué plus de 1000 personnes. Lorsque maman et mon frère ainé ont vue que papa n'était pas
rentré à l'heure habituelle, ils sont partis à sarecherche. Ils ont visité tous les hopitaux, mais
pas de trace de papa. Après trois jours,mon frère l'a reconnu par ses vêtements. Il était mort,
cela a été traumatisant.
Maman m'a confié à des parentsde Sienne, une ville pas très loin de Pise, Il y avait beaucoup
d'amour, mais je ne réussissais pas à combler ce vide que papa avait laissé.
Plus tard,nous nous sommes réfugiéschez des fermiersdans un village situé à 6 km de Pise.
La guerre terminée, nous sommes retournés à Pise où la vie s'est peu à peurétablie.
Mes frères ont trouvé un bon travail et moi j'ai repris les études.
Avec mon frère, j'ai commencé à fréquenter le Centre des jeunes Salésiens où je faisais beaucoup
de sport.”
Umberto m'a raconté qu'il était assez sportif : bon au volleyball et en tennis.
Umberto était aussi attiré par certaines personnalités de l'Eglise.
Entre autre par l'écrivain Igino Giordani, premier futur focolarino marié du Mouvement des Focolari,
connu sous le nom de Foco.
Umberto raconte encore :
“En 1955 il y a eu un changement important dans ma vie. J'avais 19 ans, je finissais les études pour
devenir comptable et j’espérais commencer des études en Economie. Un jour, j'ai rencontré un jeune
médecin, professeur d'anesthésie à l'université de Pise,il s'appelait Alfredo Zirondoli, un des premiers
focolarini, connu sous le nom de Maras. Nous nous sommes retrouvés avec lui autour d'une table de
pingpong avec une quinzaine d'autres jeunes. Maras devait nous entretenir sur un thème de spiritualité
concernant le sport. Étant enretard à cause d'une opération à l'hopital, il s'est excusé de n’avoir pu
préparer le thème prévu. À notre grande surprise, il nous a proposé de raconter quelques expériences
vécues à son travail.
Ce jeune médecin nous introduisait ainsi dans un monde complètement inconnu: la découverte
du Commandement Nouveau que Jésus nous a transmis et que Maras vivait dans son rapport avec ses
collègues, les infirmiers et les malades. C'étaient des expériences fortes, qui m'ont fait comprendre
que l'on pouvait vivre le christianisme, l'évangile au quotidien.
Je me souviens ma première tentative d'aimer.
A la maison,je me suis mis à préparer la table, sans que personne me l'avait demandé et ce n’étais pas
du tout mon habitude. J'ai senti une joie que je n'avais jamais expérimenté auparavant. J'ai compris
que l'évangile pouvait changer ma vie.
Dans l'annéé 1956, 57 et 58 j'ai participé aux premieres mariapolis qui avaient lieu dans les Dolomites
en Italie. Je n'avais jamais vécu quelque chose d'aussi beau. L'amour qui y reignait m’a beaucoup touché.
Lorsque Chiara était présente, il y avait une intensité de joie et de profondeurextraordinaire. Je me sentais
attiré par cette vie et après une rencontre avec Chiara, j'ai pris la décision de m'inscrire à un cours
d'Economie à Milan et ainsi pouvoir vivre au Focolare.
Ce n'était pas une décision facile, mais je sentais qu'il s'agissait d'un appel de Dieu. En 1958, j'ai emmené
ma mère à la mariapoli de Fiera di Premiero, dans les Dolomites. C’est ainsi que ma famille a accepté
ma décision.
Par la suite, ma mère a vécu pendant 20 ans à Loppiano, jusqu'à son départ pour le ciel.
A Milan, j'ai fait mes premières expériences de travail à la banque. La vie de focolare était intense.
Beaucoup de personnes voulaient connaitre la spiritualité.”
Entre 1960 et 1965, Umberto vit à Pescara en Italie, à Paris et à Bruxelles.
Il traverse ensuite pour venir aux Etats Unis.
Il fait naitre la maison d'éditions New City Press.
Par rapport à cette aventure, Umberto écrit:
J'ai donné ma disponibilité tout en faisant comprendre que je connaissais peu l'anglais et rien
au monde de l'édition. Je sentais en même temps le désir de contribuer à la vie du Mouvement.
Je me trouvais dans une Amérique en pleine ébulition, à cause des mouvements hippie et la beat
generation.
Le Mouvement des Focolari en était à ses débuts.
La maison d'édition pouvait être une aide à son développement.
Nous réalisions que l'Amérique avait soif de spiritualité.
Notons qu'Umberto est passé à Montréal dans ces années là pour y rencontrer les premières
personnes qui voulaient connaitre l'idéal de l'Unité.
En 1970, apres 5 ans et la publication de 12 livres, une nouvelle étape l'attendait.
Umberto avait l'idée de reprendre ses études en Economie pour trouver une solution aux
nombreux problèmes mondiaux en finances.
Il en parla avec Chiara.
Chiara lui dit, après un bref silence:
"Umberto, des hommes qui étudient, qui ont écrit des livres, la terre en est remplie, mais
des hommes qui ont choisi Jésus abandonné, il y en a peu. Ce sera Jesus abandonné
qui sauvera le monde"
Chiara m'a donc demandé de perdre l'idée des études et de rechoisir Jésus abandonné.
Cela n'était pas un choix facile mais je l'ai fait.
Puis un jour, Chiara m'a téléphoné pour me demander d'aller à Loppiano, Cité pilote du
Mouvement des Focolari.
L'aventure à Loppiano a duré 40 ans.
J'ai vecu beaucoup d'expériences concrètes pour construire, agrandir cette ville, avec
l'expérience d'avoir Jésus au milieu entre nous.
Umberto a été a l'origine des premiers Genfest qui se sont tenus à la Cité pilote de Loppiano,
puis un peu partout dans le monde, avec des milliers de jeunes participants.
Ensuite, comme vous êtes nombreux à savoir Umberto est arrivé à Montréal en 2010.
Nous l'avons connu ici et nous savons comment il a été à l'écoute des personnes qu'il
rencontrait et comment il a rayonné la joie dans toutes les occasions: des mariapolis,
des journées, dans son engagement discret mais combien précieux pour l'oeucuménisme,
pour les soirées échanges et des rencontres personnelles avec beaucoup d'entre vous.
Pouvons-nous peut-être l'apprécier encore un peu plus en ayant écouté son histoire?
car en effet Umberto, après une vie de 60 ans comme focolarino avec de grandes
responsabilités, est arrivé à Montréal en étant humble.
Il s'est fait petit en prenant un role modeste.
Pour moi, c'est cet aspect marial qui m'a touché dans sa vie de tous les jours, avec lui
ces dernieres années ici au focolare de Montréal, avec lui qui était connu par tellement
de focolarini partout dans le monde.
Ce qu'Umberto répétait ici pendant la dernière période de sa maladie était la phrase suivante
en faisant référence à la lettre du Pape François "J'ai la joie de l'Evangile". Et Dans
une communion d'âme, Umberto a ajouté:
"J'ai essayé de vivre, d'offrir les moment difficiles de souffrance.
J'ai senti la paix, en vivant chaque pas que Dieu me demandait"
Umberto a été touché par les nombreuses visites qu'il a reçu les 10 derniers jours avant
qu'il ne quitte Montréal pour Loppiano.
Il disait: "ce sont des moments magnifiques.
Je n'avais jamais vécu des moments semblables.
J'ai vu la beauté d'être une famille, pas une organisation mais une famille, c'est ce qui reste".
Et il a répéta aux deux focolares réunis ensemble:
Je suis très content de comment nous sommes unis comme focolare et j'espère que ces
moments de communion, ces moments de Dieu que nous avons vécu pourront être des
semences d'unité pour tous.
Petite anecdote: le jour ou il devait partir le moteur de l'avion n'a pas voulu démarrer.
Il est resté un jour en plus à Montréal à l'insu de tous et il a dit: c'est bien comme ça
car je pourrai aller remercier tous à l'oratoire.
Ce que nous avons fait, et c'était le 7 décembre, le jour du Oui de Chiara.
Sur la dernière période de sa vie à Loppiano je cite Redi, un des focolarini responsables
de Loppiano. "Umberto nous a vraiment édifié dans cette dernière période de sa vie.
Nous croyons qu'Umberto a vraiment accompli sa mission, le dessein de Dieu sur sa vie".
Cela est confirmé par une lettre du 19 novembre 1977 où Chiara lui avait donné une parole
à vivre, d'une lettre de St-Paul: j'ai combattu la bonne bataille et j'ai conservé la foi et Chiara
avait ajouté, la foi dans l'idéal de l'unité.
Chiara ajoutait aussi: que tu puisses la vivre jusqu'au dernier moment de ta vie.
Voilà c'est ce qui s'est réalisé pour Umberto qui se trouve certainement enveloppé pleinement
de cet amour de Dieu, de Marie, avec Chiara, avec tous les saints et tous ceux et celles qui nous
ont précédés.
Chiara avait donné aussi un nom nouveau à Umberto: ‘Umberto di Maria”.
Et ce n'est pas pour rien que pendant ces derniers moment on lui a chanté la chanson Maria,
qu'il aimait tellement.
Après quoi, il s'est endormi doucement en Dieu.
Voilà.
Si vous le voulez-bien, voici quelques phrases écrites par Umberto dans son blog, qui expriment
la profondeur de son âme:
“Si on pouvait définir le sens de la vie en une parole, elle pourrait être exprimée par le mot:‘Amour’.
Parole qui s’exprime au travers une infinité de sensations, de couleurs, de moments, de relations.
Le sens de la vie est donc de découvrir, d’accueillir, de donner de l'amour et en accepter la Source:
Dieu qui est Amour.
En somme, avoir saisi cela et avoir compris que Dieu ne voulait pas seulement mon “petit moi”,
j’ai compris qu’il me voulait à l’image du Christ.
Cette prise de conscience m'a amené à comprendre profondément ce que veut dire la présence
de Jésus au milieu de nous.
Tout cela m'a éclairé sur ce que je dois faire, c'est à dire: entrer en relation avec les autres, m'unir
aux autres afin que chaque rapport avec l'autre crée quelque chose de plus grand que moi,
plus grand que nous deux ou nous trois, que nous tous.Ceci doit créer une autre réalité, où
je ne suis ni moi, ni les autres;c’est ce que nous appelons Jésus au milieu.”
Pour conclure, nous aimerions vous lire des passages de lettres que Umberto a écrit à Chiara et
qui ont été raporté par Emmaus Maria Voce dans sa lettre à l'occasion du décès de Umberto
et transmise à nous tous:
En 1965, Umberto écrivait: "je prie pour que Marie vive toujours en moi et que je puisse donner
son visage à la zone que le Mouvement me confie".
En 1970, Umberto écrivait: "j'ai compris très fort comment Jésus sur la croix, abandonné est
l'élément de Dieu qui transforme la simple pensée humaine en sagesse."
"Il s'agit donc d'un saut de qualité énorme. L'humanité a besoin d'hommes qui aiment
Jésus abandonné. Et donc j'ai compris la différence entre une bonne personne, intelligente et
une personne qui aime Jésus abandonné"
“J'ai vu Marie Désolée avec des yeux nouveaux. Marie désolée a perdu son idéal, mais elle est
toute orientée pour l'incarner dans les autres.
J'ai vu que c'est cela notre vocation: Etre dans le monde une autre Marie."
Et maintenant avec Emmaus concluons nous aussi, unis entre nous, en offrant nos prieres
pour Umberto.
Merci
Luk Magnus